Bruno Marty
DG d’Aspaway
Nos gentils gouvernants ayant pris la juste mesure du marché du Cloud, estimé à 177 milliards d’euros en 2020, ont attribué à cet axe économiquement stratégique la rondelette somme de 135 millions d’euros sur les 35 milliards du Grand Emprunt (soit 0,39% du montant global).
Et à qui donc ont-ils confié cette manne ? Mais à leurs amis de toujours, ou devrais-je dire comme toujours : Thalès – Dassault – France Télécom. Dassault a d’ores et déjà claqué la porte de cette pantalonnade, et nous attendons que les deux autres claquent le pognon avec sans doute un troisième larron (Atos ?).
Plutôt que de gaspiller 135 millions d’euros, n’aurait-il pas mieux valu faire appel à un comité d’experts, des vrais, pas ceux du gouvernement, qui aurait pu établir un vrai cahier des charges, le soumettre aux vrais professionnels de ce marché, et créer un vrai consortium pour le développement du Cloud made in France ?
Il y a en France une mine d’or en ressources techniques, jeunes créateurs d’entreprise avec une juste vision des évolutions technologiques des 10 prochaines années, mais évidemment ce n’est pas eux que nos dirigeants vont aider et soutenir en les aidant financièrement au démarrage, en allégeant leurs charges, en imposant aux banques d’ouvrir un peu leurs coffres sévèrement verrouillés.
Lorsque l’on veut tout maîtriser, tout orienter, politiquement, économiquement, socialement, le retour du Jacobinisme en quelque sorte, il faut être un Politique au sens noble du terme, et non une joyeuse bande de politiciens, droite et gauche confondues, ne désirant que sauver leur mandats.
Allez, avec un peu de chance, la France rachètera Google en 2020, même si l’inverse parait beaucoup plus probable.