Les Rencontres du cloud 2019 : Des témoignages à foison

Conformément à ce qu’annonçait Francis Weill en introduction, les témoignages d’utilisateurs ont littéralement dominé la manifestation. Véritable valeur ajoutée de la journée, ils ont abordé des domaines extrêmement variés.

Ainsi, dès la première table ronde, sur le thème « Le cloud : moteur digital des organisations », plusieurs groupes du CAC 40 ont pris la parole : Thierry Chaumeron, business owner, private and hybrid cloud, chez Orange cloud for business ou Noël Cavalière, chief technical architect chez PSA Groupe. Ils étaient entourés de Stéphane Roman, cloud platform sales consulting director d’Oracle et de Geneviève Descharles, directrice du pôle numérique et ville connectée chez Sipperec.

Cette dernière a déclaré d’entrée que l’établissement public de coopération intercommunale Sipperec accompagnait les collectivités vers le cloud depuis 2012. « Nous avons fait le choix du multi-cloud ». Même choix de cloud hybride chez PSA, sur une base Openstack et des conteneurs Docker : « comme nous avons un grand nombre d’applications héritées et pas de stratégie affichée de migration de ce patrimoine dans le cloud, le cloud est plutôt réservé aux les nouvelles applications. Dans le cloud public, nous recherchons de la souplesse et de l’agilité ». Le cloud hybride de PSA repose sur un cloud privé et deux fournisseurs de cloud public. « Deux parce que c’est plus qu’un et pas 12 non plus », commente Noël Cavalière, rejoignant en cela le fil rouge de la journée à propos de la dépendance aux fournisseurs.

Thierry Chaumeron est lui aussi favorable au multi-cloud : « l’enjeu est de garantir une sécurité opérationnelle irréprochable et le cloud est un moyen qui s’insère dans les cas d’usage de l’entreprise ». L’éditeur, Oracle, par la voix de Stéphane Roman, estime « qu’il faut laisser le choix du fournisseur de cloud aux entreprises. C’est pourquoi Oracle a interconnecté ses cloud et noué un partenariat avec Microsoft sur Azure ».

Igor Babic, Digital and Protection Officer (DPO) chez AXA et Anthony Hie, chief information & digital officer de la grande école ESCP Europe, ont ensuite fait l’objet d’une interview croisée par Alain Steinmann, directeur du Journal du Net, au cours de laquelle les sujets récurrents comme le Cloud Act, les données personnelles et le RGPD ou encore un cloud stratégique national ont à nouveau été évoqués. Pour Igor Babic, « ce sera difficile de faire émerger un seul acteur français ». Quant au Cloud Act, « notre problématique est de toutes façons internationale, puisque nous avons six campus. Nous utilisons la G Suite, ce qui pose un vrai problème depuis la Chine. Nous sommes obligés de mettre en place des VPN », témoigne Anthony Hie.

Après une courte intervention de Loretta Tioiela, chief product officer de Scaleway (une filiale d’Iliad) à propos de la puissance de calcul offerte aux entreprises voulant se lancer dans l’IA, c’est de temps réel et de cloud qu’en venu parler Guillaume Brandenburg, VP Europe du Sud de Confluent, le créateur d’Apache Kafka. Kafka fait du streaming de données, c’est-à-dire non pas une photographie des données à un instant t, mais un véritable film de ces données.

Cyril Morcrette, chief technical officer de Mappy, Marie-Charlotte Bouchery, directrice des services d’information de Bonduelle et Sylvie Charissoux, chief technical officer d’Exide Technologie, ont évoqué les coûts et leur maîtrise, ou l’optimisation du TCO. Un sujet particulièrement prégnant pour Exide Technologie, entreprise américaine qui a connu deux « Chapitre 11 » (l’équivalent américain de notre dépôt de bilan).
« La stratégie consiste à aller 100 % dans le cloud en justifiant de l’économie de la chose », note Sylvie Charissoux. « Nous avons étalé les dépenses et les fournisseurs ont pris en charge une partie de l’intégration. Si on s’inscrit dans des pilotes ou des programmes d’adoption avancée, on peut obtenir des avantages ».

Bonduelle a choisi de migrer 100 % de son legacy chez AWS il y a deux ans, notamment pour des raisons de ROI. « Nous gagnons 30 % par rapport à la situation antérieure, après avoir mis en place une gouvernance et une mission FinOps », commente Marie-Charlotte Bouchery. Le groupe Solocal, dont fait partie Mappy, a retenu Google pour ses 4 500 serveurs à migrer, mais aussi Azure. « Les DevOps sont devenus une politique très forte pour réguler les consommations et les utilisations », assure Cyril Morcrette.

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