Pour une DSI moderne « bien dans ses Clouds !

Johnny Da SilvaJohnny Da Silva
Directeur Division Cloud, Linkbynet

Campés sur leurs positions, les DSIs ont beaucoup de difficultés à franchir le cap du Cloud. Alors qu’on leur demandait jusqu’à maintenant de garantir une infrastructure fiable, robuste, sécurisée, qui nécessitait de multiplier les investissements et processus rigides sur des plateformes souvent surdimensionnées, l’avènement du Cloud a mis ces mêmes DSIs face à de nouveaux challenges comme l’élasticité, l’agilité, la réactivité…

Pourquoi ? Parce que les métiers n’ont jamais eu autant besoin de souplesse et d’agilité, dans un contexte de forte concurrence et de mutation des usages orientés mobilité et ergonomie, sans contraintes ni limites pour les utilisateurs. C’est « l’uberisation » de l’économie tout entière qui donne aux métiers le pouvoir d’outre passer le sacro-saint service IT afin d’être toujours plus innovants.

La DSI a beaucoup de mal à faire face

La DSI ne maitrise plus ce phénomène, aussi appelé Shadow IT, qui conduit à une consommation de services Cloud en tous genres, d’ailleurs souvent perçus aux yeux de l’utilisateur lambda beaucoup plus adaptés à ses besoins que la solution IT groupe.
Beaucoup de services informatiques ont tenté de stopper cette évasion en rebaptisant leur infrastructure de virtualisation « Cloud Privé » pour être aussi à la mode et placer un écran de fumée face aux métiers.
Grosse erreur !
Une infra « on premise » avec des investissements à amortir sur plusieurs années est tout sauf un Cloud. Et personne n’est dupe…
D’ailleurs l’effet est souvent inverse. La comparaison est alors encore plus marquante : délais de livraison des services, engagements, investissement, automatisation et APIs d’un Cloud Privé n’ont rien avoir avec les promesses attendues.

Pourquoi la DSI a-t-elle autant de mal à être compétitive en interne ?

Parce que la DSI embarque avec elle un existant.
Des infrastructures qu’il faut amortir et qu’il est de plus difficile de moderniser, car souvent sur des technos vieillissantes.
Il ne faut pas oublier non plus que nous avons souvent à faire à des passionnés, qui ont mis dans leurs plateformes, leurs développements, leurs procédures, une partie d’eux-mêmes et qu’émotionnellement, il est compliqué pour eux d’accepter de se faire challenger sur son travail.

Par ailleurs, les process embarqués depuis des décennies et qui au fil du temps -sous prétexte de qualité et sécurité- ont transformé l’usage de service IT en un véritable parcours du combattant, avec des processus de validation dans tous les sens, des équipements de sécurité à tous les niveaux qui transforment un service interne en une contrainte que tout le monde redoute.

Enfin, bon nombre de DSI n’ont pas été très facilitantes par le passé. Se reposant sur le fait que tout devait passer par elles et qu’elles détenaient un certain pouvoir en interne, les équipes informatiques ont bien souvent oublié leur rôle de services et imposé un dictat, voire même une tyrannie.
La revanche des utilisateurs ne s’est pas fait attendre lorsque ces derniers ont pu avoir accès à la liberté grâce au Cloud. En plus, sous prétexte de compétitivité et de contexte de crise, les directions générales ont cautionné cela.

La DSI devrait-elle disparaitre ?

Faut-il alors supprimer la DSI, comme certains l’ont encouragé et laisser faire le Shadow IT ?
Surement pas ! D’abord, cette DSI n’est pas morte ou inutile, loin de là. Elle embarque avec elle toute l’expertise et la connaissance de son environnement. Elle maitrise la technologie et connait les risques et bonnes pratiques associées. Son expertise est indéniable, il faut maintenant la mettre au service de l’entreprise.
Pour cela, il faut qu’elle se transforme. Et qu’elle se transforme vite.
Si la DSI prend conscience que son rôle est de supporter les métiers de son entreprise en apportant les services technologiques nécessaires, elle va inévitablement regagner un rôle stratégique.
La DSI doit conseiller, guider les choix, faciliter les usages et analyser les risques.
La DSI doit être un facilitateur, un catalyseur pour le business tout en conservant une casquette lui permettant d’analyser et limiter les risques et garantir un interfaçage de tous les services les uns avec les autres.

Non, la DSI est la clé

Eh non, elle ne doit pas avoir peur d’être remplacée au profit d’une externalisation systématique. C’est tout l’inverse qui doit se produire. La DSI est la clé du succès. Nous n’avons jamais eu autant besoin de compétences pour comprendre les besoins et y associer des technologies pour concrétiser les concepts et mener à terme les projets ; jamais eu autant besoin de gérer la ribambelle de nouveaux contrats et de fournisseurs à intégrer et interfacer avec le SI de l’entreprise ; jamais eu autant besoin d’analyser les risques et y apporter des contremesures ; jamais eu autant besoin de guider les utilisateurs vers les bons services avec le bon catalogue construit et porté par la DSI.
Certes la DSI aura moins de câble à brancher ou de disque dur à remplacer… mais l’avenir est dans les couches supérieures et dans la capacité à faire le lien entre besoin des métiers et technologie.

Bien dans ses Clouds !

Je vois encore trop de directions informatiques qui voient dans le Cloud un moyen de moderniser leurs plateformes, de simplifier le travail des ingénieurs ou tout simplement un nouveau « jouet » technologique. Mais c’est là où la DSI fait fausse route. Le cloud n’est pas une énième technologie avec laquelle s’amuser ou un moyen de simplifier son propre quotidien.

Le Cloud va avant tout couvrir les besoins des directions fonctionnelles, améliorer le service rendu aux utilisateurs finaux, permettre une plus grande souplesse et une capacité à tester beaucoup plus de concepts, avec moins de limites, afin d’innover sur les usages, lever les anciennes barrières technologiques et capacitives, mieux tirer parti du patrimoine de données disponible qui ne demande qu’à être analysé pour orienter les choix stratégiques de l’entreprise. La technologie, le Cloud, les applications ne sont pas une fin, c’est un moyen pour développer le business, conquérir des nouveaux marchés et être plus compétitif.

C’est en appliquant ces recommandations que l’entreprise sera « bien dans ses Clouds » et que le service informatique retrouvera son rôle stratégique. La DSI va reconquérir sa vraie raison d’être. Les DSI qui sauront être au service de leur entreprise en utilisant ces nouvelles technologies seront un véritable accélérateur de succès. Les autres continueront à se battre contre des moulins à vents et freineront inexorablement la croissance de l’entreprise.
Beaucoup de DSI ont compris cet enjeu et ont fait appel à Linkbynet pour les aider à moderniser leur organisation et garantir une forte plus-value sur les technologies de Cloud au travers de son offre de Cloud Service Brokerage, SelfDeploy.
En embrassant le multiple cloud la DSI saura aller bien plus loin, elle pourra alors avoir du choix et adapter ses actions selon les besoins métiers.
DSI n’ayez pas peur, le succès est à portée de main en alliant souplesse et agilité avec expertise et expérience. Ensemble avec les métiers, c’est l’entreprise du digital que vous allez créer.

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