Alors que le Ministère de l’Économie et des Finances intègre depuis juillet la compétence en matière de souveraineté industrielle et numérique, le cloud s’impose plus que jamais comme un élément central pour atteindre l’autonomie stratégique. En effet, le contexte international perturbé par la compétition stratégique entre la Chine et les États-Unis, la menace russe aux portes de l’Europe, et l’affirmation de nouvelles puissances dans les rapports de force mondiaux impulse une dynamique nouvelle pour la France et l’Union européenne en matière de numérique.
Le 17 mai 2021, le gouvernement français annonçait d’ailleurs le lancement d’une stratégie nationale pour le cloud, plaçant au premier rang de ses priorités la maîtrise des dépendances, tant vis-à-vis des fournisseurs que des chaînes logistiques, des clients, ou même des employés lorsque ceux-ci détiennent des compétences stratégiques.
Les craintes sont nombreuses : les législations à portée extraterritoriale donnent un droit de regard ou plutôt un « droit d’ingérence » aux puissances qui les édictent, et leur permettent ainsi de puiser dans les données stockées sur le cloud à des fins de renseignement économique.
C’est d’ailleurs en ce sens que la Banque des règlements internationaux a lancé l’alerte en juillet dernier, affirmant que l’état de dépendance des institutions financières, des institutions européennes, des entreprises et des utilisateurs européens, appelait une réaction rapide, et constituait une mise à mal de notre patrimoine informationnel, de nos industries et de nos économies.
Nous vous invitons à lire le document issus des travaux du CIGREF.